Eliott Mourier, vous êtes manager Data compliance, comment accompagnez vous les sociétés aujourd’hui ?
Le pôle Data Compliance de Micropole que j’ai le plaisir de diriger depuis 2016, s’efforce de construire des ponts entre les directions juridiques et conformité d’une part, et les directions IT d’autre part, qui se doivent de travailler de concert dans la mise en conformité des entreprises à des réglementations de plus en plus nombreuses et techniques autour du Digital, de la protection et de la sécurisation des données ou encore de l’intelligence artificielle.
Au cœur des préoccupations réglementaires, la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) est devenue un véritable levier de transformation pour les entreprises. Comment ces enjeux sociétaux sont-ils venus s’inscrire dans les stratégies business ?
Ce n’est plus un débat, nous sommes aujourd’hui tous convaincus de la pertinence d’une stratégie RSE et de sa dimension sociétale et générationnelle.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) également appelée responsabilité sociale des entreprises, est définie par la Commission européenne comme l’intégration volontaire par les sociétés des préoccupations sociales et environnementales dans leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes.
Jusqu’à récemment le cadre légal était encore relativement souple, mais il est clairement en train de se renforcer notamment sur des sujets structurants tels que l’impact sur le climat, le gaspillage et l’économie circulaire, l’équité salariale, le numérique responsable ou encore les reporting extra-financier.
Il faut avoir conscience que la RSE est devenue un véritable levier de financement pour beaucoup de structures. Les ISR (investissements socialement responsables) se développent et proposent des mécanismes avantageux tels que le crédit à impact, qui permet aux entreprises d’emprunter à des taux relativement bas si elles répondent à certains critères RSE.
Les engagements RSE sont également susceptibles de générer des économies opérationnelles substantielles (notamment en termes de dépenses énergétiques), contribuant ainsi à améliorer la rentabilité globale des sociétés.
Du point de vue des ressources humaines, l’engagement véritable en matière de RSE devient un véritable argument permettant de donner du sens aux objectifs de l’organisation, d’attirer davantage et de fidéliser de nouveaux collaborateurs.
Ces nouveaux défis et enjeux génèrent forcément de nouveaux besoins dans les entreprises, comment répondez-vous à cette demande chez Micropole ?
Micropole accompagne depuis des années ses clients dans leurs inéluctables transformations, qu’elles soient organisationnelles ou digitales. Nous les accompagnons également dans la compréhension et la mise en conformité aux nouvelles réglementations qui s’imposent à eux et qui sont de nature à impacter leurs systèmes et la gestion de leurs données.
Il est intéressant de noter que les engagements RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) font écho à d’autres obligations réglementaires existantes telles que la loi AGEC, contre le gaspillage qui impose depuis 2020 une meilleure traçabilité des produits, une connaissance plus fine des fournisseurs et une gestion plus transparente des données sur l’ensemble de la chaîne de production. À ce titre, Micropole accompagne de nombreux acteurs du retail, notamment dans le secteur du Luxe, dans la collecte, la consolidation et la restitution fiable et transparente de leurs données produits.
Un autre exemple intéressant est le lien entre les principes de minimisation et de limitation de la conservation des données personnelles du RGPD (règlement européen sur la protection des données) et les attentes de plus en plus fortes en termes de “Green IT” ou de “numérique responsable” portés par la RSE. Micropole propose ainsi désormais à ses clients d’élargir son offre Data Cleaning – qui visait à nettoyer les systèmes d’information des données personnelles obsolètes – à l’ensemble des données structurées ou non et des documents inutiles de leurs systèmes, tout en calculant in fine la quantité d’équivalent Co2 ainsi économisée.
«Micropole s’efforce ainsi de mettre son expertise autour de la Data et des systèmes au service des nouveaux besoins et enjeux RSE des clients. Un autre exemple frappant étant très certainement l’accompagnement de nos clients dans la construction de leurs rapports extra-financiers».
Yoni vous êtes pour votre part directeur de l’entité Finance Transformation & Performance, spécialisée dans le pilotage de la performance et la planification. Comment soutenez-vous les entreprises dans leur transformation ?
Les entreprises affrontent un contexte fluctuant qui les oblige à devenir plus réactives et agiles.
Notre entité les accompagne dans la transformation de leur processus de pilotage et de planification, à travers nos activités de conseil et mise en œuvre d‘’outils performants pour répondre à ces enjeux, les solutions EPM (Enterprise Performance Management).
La Data est véritablement devenue une clé de voûte pour réussir sa transformation sur la RSE. En quoi le reporting extra-financier devient-il incontournable pour piloter sa performance et son impact environnemental ?
Ce reporting a plusieurs objectifs : il permet bien sûr de répondre au législateur, mais surtout il aide les entreprises à piloter leur performance extra-financière (sociale, sociétale et environnementale) en leur fournissant le niveau d’informations nécessaire pour une prise de décision efficace.
Tout d’abord, trouver et nettoyer les données sont des enjeux majeurs pour produire ce reporting.
Une fois la donnée qualifiée, les équipes peuvent commencer le travail de calcul et d’agrégation pour en faire ressortir les indicateurs pertinents et nécessaires à la production, à la publication et à la prise de décision.
Pour mettre en œuvre cet ensemble, de multiples compétences techniques sont nécessaires : De la Data Governance, en passant par la Data Preparation, le Data Store, le Data Calculation ou encore la Data Vizualisation qu’il faut combiner à des compétences fonctionnelles et métiers. Compétences que l’on doit continuer à acquérir pour devenir un acteur incontournable sur les sujets RSE.
Au-delà du reporting, on constate que les entreprises souhaitent dorénavant anticiper, prédire et planifier leurs impacts sur le climat.
Tout à fait ! Dès demain, toutes les entreprises vont être challengées sur l’atteinte de leurs objectifs “RSE” afin d’attirer clients, fournisseurs, investisseurs, et même salariés ! Elles vont être challengées de la même manière qu’elles le sont aujourd’hui sur leurs objectifs de rentabilité ou de croissance.
On se rend compte que les outils de pilotage de performance et de planification connectée, les EPM, (Enterprise Performance Managament) sont tout à fait adaptés à ce besoin. Les entreprises pourront construire leurs prévisions de consommation de CO2, de réduction d’impact carbone avec les mêmes outils qui permettent de construire leurs prévisions financières.
L’amélioration des indicateurs d’égalité homme/femme (salaire, répartition, promotion) sera pilotée avec les mêmes outils qui permettent actuellement de gérer les effectifs et la masse salariale.
Pour résumer, la RSE devient un sujet prioritaire pour les entreprises, et la technologie est déjà prête pour y répondre.
C’est un sujet prometteur qui est devenu un enjeu sociétal que tout cabinet de conseil doit prendre en compte dans sa stratégie. Micropole se positionne comme un acteur sur ces sujets en accompagnant les entreprises dans leur transformation par la Data et en l’occurrence dans leur transformation responsable et durable.
