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Pacte sur l’IA, OpenAI et Tik Tok : l’IA toujours au cœur de l’actualité

Les dernières semaines ont été fortes en rebondissements côté IA. D’une part, la mise en place du Pacte européen sur l’IA remet sur le devant de la scène l’IA Act et toutes les démarches pour sa mise en action. D’autre part, l’actualité des deux mastodontes que sont OpenAI et TikTok fait couler beaucoup d’encre entre émerveillement, crainte et bad buzz.

Le pacte européen sur l’IA, un premier pas vers la mise en place de l’IA Act ?

Un pacte sur l’IA qui n’engage à rien

En attendant la réelle mise en action de l’IA Act à l’été 2026, l’UE tente de fédérer les entreprises autour d’un Pacte européen sur l’IA. Les entreprises volontaires s’engagent autour de trois axes :

  • La mise en place d’une stratégie de gouvernance au sein de l’entreprise,
  • L’identification des IA à hauts risques,
  • La promotion des IA au sein de l’entreprise.

 

Toute organisation peut être signataire du Pacte, à l’instar de Google, Microsoft ou encore Cisco. Si le pacte n’est en rien coercitif, les entreprises signataires affichent néanmoins publiquement une démarche volontariste vis-à-vis de l’encadrement de l’IA dans leur organisation et peuvent prendre une petite avance sur l’application de l’IA Act.

Ces géants qui font l’impasse du Pacte : Meta, Apple, TikTok…

Plus de 120 entreprises ont signé le Pacte européen sur l’IA, mais quelques grands absents manquent à l’appel comme Meta, Apple, Mistral, Hugging Face ou encore Tik Tok, quelle leçon faut-il en tirer ?
Deux cas de figure se dessinent. Le premier, se concentre sur la nature même du Pacte sur l’IA, assez superficiel et peu engageant. Des sociétés comme Meta, Apple ou Tik Tok sont probablement suffisamment avancées sur l’intégration et l’encadrement des IA.
L’autre analyse possible serait que la « non-signature » de ce pacte soit un message de contestation de ces géants, marquant un non-consensus autour du contenu de l’IA Act. Car, à l’inverse du Pacte sur l’IA, l’IA Act aura un réel impact sur ces géants du numérique.
On pourrait entrevoir là une brèche afin d’ouvrir la discussion avec les législateurs, idée renforcée par le départ de Thierry BRETON, à l’initiative du Pacte sur l’IA, interprétable comme un signe d’un assouplissement possible de la régulation européenne.

La France donne sa place à l’IA

Depuis septembre, la France dispose d’un Secrétariat d’État qui, au-delà de sa responsabilité traditionnelle sur le numérique, est désormais également dédié à l’Intelligence Artificielle. C’est une première nationale qui laisse présager une valorisation renforcée de l’IA et du numérique en France. De plus, ce Secrétariat d’Etat dédié à l’Intelligence Artificielle et au numérique est rattaché au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et non plus au Ministère de l’Economie comme l’était autrefois l’ancien Secrétaire d’État chargée du Numérique. Cette décision envoie un message positif, symbole de l’investissement du gouvernement français dans l’innovation et la R&D.

OpenAI toujours en tête d’affiche

OpenAI éponge son déficit grâce à une levée de fonds

Aujourd’hui, 3ème plus grande société non cotée au monde (derrière SpaceX et ByteDance, maison mère de Tik Tok), OpenAI réalise une nouvelle levée de fonds de 6,6 milliards de dollars pour une valorisation totale de 157 milliards de dollars. Même si les chiffres semblent faramineux, cette levée de fonds ne sera sans doute pas la dernière.

Contrairement à Google ou Microsoft qui génèrent du bénéfice avec des licences software ou de la publicité, pour OpenAI, l’IA est son unique source de revenus. Difficile donc d’entraîner et d’investir en R&D sans services tiers pour participer au financement.

Avec plusieurs millions d’utilisateurs actifs par semaine, OpenAI est aujourd’hui la solution la plus utilisée. Ces chiffres ne dénotent pas seulement de son succès, mais également de l’immense machine qui se cache derrière et des coûts colossaux nécessaires pour assurer la puissance de calcul. Et cela, sans prendre en compte la R&D nécessaire pour rester compétitif sur le marché et pouvoir contrer la Chine qui investit largement sur les LLM. Même si les rumeurs d’une augmentation de l’abonnement à ChatGPT se révélaient vraies, il y a fort à parier que ce revenu supplémentaire ne serait pas suffisant seul pour couvrir les coûts.

Missions et démissions chez OpenAI

Si les nombreux mouvements au sein des équipes OpenAI comme le départ de Mira MURATI (Directrice Technique) et de Ilya SUTSKEVER (co-fondateur), nourrissent des craintes quant à l’avenir de la société, c’est sans prendre en compte d’autres annonces qui laissent présager un avenir plus radieux. Le recrutement, par exemple, de Sebastian Bubeck (ex-VP IA chez Microsoft, en charge de l’allègement du calcul des LLM) démontre la volonté de OpenAI de poursuivre ses investissements, d’attirer les talents ou de peut-être de travailler en parallèle sur la compression et quantification de ses modèles.
De plus, et pour répondre à la critique à laquelle OpenAI fait face, Sam Altman a créé un Comité de sécurité dédié duquel il s’est lui-même volontairement exclu. Un signal envoyé par la Direction d’OpenAI pour rassurer quant à la sûreté des modèles déployés par la firme.

OpenAI lance 2 nouveaux services basés sur la voix et la recherche

Enfin, OpenAI a encore frappé fort ces dernières semaines avec la sortie de 2 nouveaux services :

  • Le « Voice to Voice » de ChatGPT : Depuis le 22 octobre en France, l’application mobile de ChatGPT avec son mode « Voice Advanced » permet de démarrer une conversation vocale temps réel et sans latence avec l’assistant d’OpenAI. Celui-ci se distingue par une voix proche de celle d’un humain, capable de comprendre les émotions, d’être interrompu en cours de phrase, et même de jouer des rôles ou des accents.
  • GPT Search : La semaine dernière OpenAI a dévoilé “GPT Search”, en faisant de son LLM un véritable moteur de recherche. Lors de mes essais, là où Gémini (l’IA générative de Google) échouait à m’informer, OpenAI synthétisait l’information avec une précision remarquable et en citant toutes ces sources. Une nième innovation disruptive dans le domaine de l’IA générative à l’initiative d’OpenAI.

Tik Tok choque : 700 licenciements en Malaisie

Une modération grâce à l’Intelligence Artificielle

Du côté d’un autre géant, c’est l’annonce du licenciement de 700 employés en Malaisie qui fait couler beaucoup d’encre. Tik Tok a décidé d’utiliser l’IA pour gérer la modération de ses contenus. Le dilemme du remplacement de l’homme par la machine n’est pas nouveau, et frappe encore une fois. La problématique sociale et économique de la suppression de ses 700 emplois n’est évidemment pas à déconsidérer, en revanche, on peut concevoir l’impossibilité humaine de gérer la modération du 5ème plus grand réseau social au monde avec 1,5 milliard d’utilisateurs actifs et pas moins de 34 millions de vidéos publiées par jour.
Confier à l’IA la modération des contenus semble une solution assez logique et déjà appliquée par d’autres comme Meta ou Microsoft, en 2022 et 2023. Seule l’IA peut faire face à l’ampleur de la tâche et permettre pour modérer rapidement et efficacement une grande partie du contenu et de laisser à l’humain les cas de modération les plus complexes. Si l’IA a l’avantage d’une infatigable efficacité, elle est en revanche incapable de comprendre rapidement l’évolution des langues, l’ironie, les références culturelles, les tendances et modes. De même, en cas de litige sur la modération d’un contenu, il y a fort à parier que l’IA sera toujours moins pertinente que l’homme. Le challenge sera plutôt de trouver l’équilibre d’un modèle hybride entre modération de l’IA et un arbitrage humain.
Ces licenciements font aussi probablement également écho à la pression réglementaire instaurée par le gouvernement malaisien sur les GAFAM pour mettre en place des cadres plus stricts en termes de cyber délits.

Ces trois actualités sont probablement celles qui ont le plus fait parler d’elles ces dernières semaines. Malgré les craintes que certaines annonces ont pu susciter, il faut rester à l’affut de l’impact qu’auront les différentes décisions, que ce soient les changements d’organisation du côté de OpenAI ou encore de l’intégration de l’IA pour la modération chez Tik Tok. Dans le laps de temps restant avant la concrétisation de l’IA Act, nous pourrons observer les répercussions, s’il y en a, du Pacte.

Jérôme Malzac

Jérôme Malzac

Directeur Innovation chez Micropole

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