Pilotage de la performance : l’approche glocale pour les groupes internationaux
Par Anne Calmet, Financial Performance Manager, Micropole
Mixer les avantages d’une solution centralisée avec des possibilités de « customisation » au niveau local, c’est possible et même souhaitable.
Malgré une volonté louable d’accorder un degré d’autonomie important aux filiales dans le choix de leurs solutions IT, un groupe international est confronté à des contraintes irréductibles d’harmonisation des process, de règles de gestion communes et d’outils permettant de mettre en évidence les asymétries d’information. D’où l’intérêt de trouver un compromis entre un centralisme corseté et une trop large autonomie. Des démarches mixtes ont donc été imaginées, permettant de concilier autant que possible les avantages des solutions centralisées de pilotage de la performance et des initiatives locales. On parle de démarche « glocale », terme déjà amplement utilisé en marketing pour désigner l’adaptation de produits à différents marchés locaux, et qui n’est pas sans rappeler la devise du forum altermondialiste de Porto Alegre : « Think Global, Act Local ».
Un « core model » adaptable aux contraintes locales
En résumé, la démarche « Glocale » consiste à définir et implémenter un « core model », ou modèle central, avec une équipe mixte composée de représentants du groupe et d’une ou deux filiales pilotes. Une fois opérationnelle dans les filiales pilotes, la solution peut être déployée dans les autres filiales. A chaque déploiement, une analyse des écarts permet d’adapter, si besoin, la solution aux spécificités locales et d’enrichir la version ultérieure du « core model ». Les compétences spécifiques à la solution, aussi bien fonctionnelles que techniques, seront centralisées afin de les mutualiser. Mais des correspondants locaux seront nommés et formés tout au long du projet, et constitueront, une fois la solution opérationnelle, les contacts de premier niveau des utilisateurs des filiales.
Bien entendu, le « core model » ayant une ambition internationale, l’application devra obligatoirement être développée et documentée en anglais – en prenant si nécessaire en compte les langues locales comme des langues alternatives. La solution étant « glocale », il est probable que la langue du projet sera le « globish », cette version quelque peu approximative et simpliste de l’anglais, jargonnée par la plupart des voyageurs internationaux dont l’anglais n’est pas la langue maternelle.
Une démarche d’implémentation découpée par scénario de gestion
Quant à la méthodologie projet, elle peut être classique ou itérative (« semi-agile »). A titre d’exemple, une démarche d’implémentation qui prend tout son sens dans les projets de contrôle de gestion consiste à découper les phases du projet par scénario de gestion :
- Implémentation du réalisé et réalisation d’une ou deux clôtures mensuelles avec les utilisateurs,
- Implémentation du budget général et accompagnement des utilisateurs dans la construction de leur propre budget,
- Implémentation du forecast et accompagnement des utilisateurs dans son élaboration.
Avec cette méthode « semi-agile », à la fin du projet, les contrôleurs de gestion de la filiale ont réellement déroulé un cycle de gestion complet en utilisant la solution, avec l’accompagnement de consultants. La plateforme contient dès son démarrage une base appréciable de résultats de gestion.